Entre ciel et terre, les falaises plongées dans la mer, l’île se dévoile à celui qui la regarde au travers de ses écumes et ses vents marins. Tel un filtre, tout de moiré adouci, le viseur de nos appareils photo enregistrent sur pellicule argentique les captations d’un monde séculaire. Le calcaire, la pierre blanche, les moustiques profitent à nos yeux émerveillés.

Au commencement était une envie presque chimérique de retracer le chemin des embruns. Parcourant çà et là le littoral et ses rivages et ayant été prises par la douceur des brises marines, nous avançons pas à pas sur les chemins caillouteux. Ici, se dévoile une cabane ruinée par les brumes marines ou, une autre fois, le champ d’un cheval blanc, laissé à l’abandon. Il n’aura que trop de sel à agglutiner, en ses arceaux. Tout est lent, comme figé dans une atmosphère protectrice, dont seul le sel assure une bonne conservation. Il figera le sel d’aluminium, que plus tard, j’aimerai retrouver sur la mince pellicule de nos images photographiques ainsi emportées. La belle rumeur, la traite réalité ou le déguisement de nos pensées et l’épigramme d’une phrase gravée sur du béton, tout cela disparaîtra, à l’humeur des sables frappant nos images savantes.

Une idée mystérieuse, une île mystérieuse est le condensé d’un ailleurs meilleur. Puisque l’incertain sera toujours plus beau.