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Les dessous du pillage de sable au Cambodge

Auteur·e : Luce Renaud

Etudiante en architecture - ENSA Grenoble,

Actuellement étudiante en master à l’ENSA de Grenoble, Luce s’intéresse aux rapports qu’entretiennent les sociétés avec leurs environnements depuis des perspectives aussi bien politiques que spatiales. Elle est particulièrement sensible aux enjeux environnementaux et contribue au sein de Klima aux écrits et aux réflexions menées sur les différentes formes que peuvent prendre l’adaptation aux changements climatiques. Tout juste revenue d’un échange universitaire en Colombie, elle poursuit aujourd’hui ses explorations notamment militantes en se dédiant à de nouveaux projets durant son année de césure.



d’après le film documentaire Lost World – Kalyanee Mam

Le contexte

Singapour, son désir d’expansion sur les mers

Au sud de la Malaisie, entouré d’eau et borné par deux détroits, prospère l’État indépendant de Singapour. Ses 63 îles forment à elles toutes une cité-État densément peuplée de plus de 6 209 660 habitants pour une superficie de 724 kilomètres carrés. Cette ancienne colonie britannique rattachée à la Malaisie jusqu’en 1965 est reconnue comme l’un des pays les plus prospères et développés du monde qui lui vaut aujourd’hui le statut de “ville mondiale”. Elle a fait preuve d’une évolution fulgurante en passant d’un territoire traversé par des tensions politiques et des difficultés d’accès à l’eau ou au logement, à un modèle de modernité capitaliste en à peine 50 ans. La végétation abonde, les architectures s’élèvent toujours plus haut et se propagent tandis que la ville mondiale propose des espaces et décors dignes d’un paysage futuriste et luxuriant. Cette illusion de prospérité dissimule pourtant une réalité politique autoritaire et oligarchique symptomatique d’un régime violent et liberticide. La croissance exceptionnelle dont a su profiter Singapour s’appuie notamment sur un système d’exploitation de la main-d’œuvre immigrée venue de pays asiatiques plus pauvres comme les Philippines, l’Indonésie, le Bangladesh ou l’Inde, alors que le modèle d’aménagement et d’urbanisme de la ville est vanté dans le monde entier.

© Arte

Singapour, c’est surtout un projet de conquête titanesque sur les mers, à la recherche de terres pour pouvoir accueillir en son sein l’augmentation de sa population. La concrétisation de son désir d’expansion s’est orchestrée de manière fulgurante depuis son indépendance en 1965. Le développement de cette ville nouvelle est particulièrement récent et alimenté par le rêve d’une société moderne, technologique et innovante dont la cadence de constructions asphaltiques est particulièrement représentative. A l’heure des changements climatiques, la ville mondiale représente un paradoxe monumental en ce qu’elle souhaite incarner un modèle de “ville durable” et écologique. Pour parvenir à ces fins, mais aussi lutter contre l’élévation du niveau marin qui menace aujourd’hui sa tranquilité, elle est prête à mettre en danger l’équilibre des archipels qui l’entourent en s’engageant dans une conquête impitoyable du sable.    

Le sable, une matière première très convoitée

Le sable est la deuxième matière première la plus utilisée au monde après l’eau (2). Mais le domaine le plus gourmand demeure celui de l’industrie du bâtiment et des travaux publics notamment dans la confection du béton et de réseaux routiers. Le sable intervient dans plus de 70% de ce que nous construisons chaque jour, que ce soit dans le matériel électronique, les produits cosmétiques ou même la fabrication de papier ou de verre (3). D’ici 2060, la demande pourrait même croître de 45% (3) si le rythme de développement des villes reste constant. Alors, dans le cas du projet de construction et d’expansion de Singapour, cette matière première constitue une denrée essentielle au développement de ses infrastructures mais aussi à l’extension de ses terres. La technique de poldérisation consiste à créer artificiellement des surfaces terrestres sur la mer et représente la seconde utilisation la plus importante du sable (2). L’Etat de Singapour a augmenté sa surface de 22% en presque 25 ans grâce à cette technique et prévoit une extension de ses terres de plus de 100 km2 d’ici 2030 (3) . C’est ainsi que la ville mondiale, motivée par sa croissance démographique et urbaine, constitue aujourd’hui le plus gros importateur de sable au monde et prélève par excavation ou dragage des quantités astronomiques de sable aux Philippines, au Cambodge ou encore au Vietnam. La ressource a longtemps été considérée comme inépuisable mais, à force d’extractions, le renouvellement des sédiments par les terres et rivières est perturbé, ce qui pourrait la rendre limitée.

Les concepts clés

Lost World, l’histoire d’un écosystème qui court à sa perte au Cambodge

© Lost World – Go project films – Kalyanee Mam

Lost World est un film documentaire réalisé par la cinéaste cambodgienne Kalyanee Mam et produit par Go project films, une plateforme éducative multimédia en ligne qui répertorie des projets cinématographiques du monde entier portés sur les changements climatiques. Ce film documente l’accaparement des ressources en sable par la puissance singapourienne à travers les yeux de ceux qui ont tout à perdre dans cette course au développement. 

Aux côtés de Vy Phalla, une jeune femme du peuple Koh Sralau au Cambodge, la réalisatrice nous emmène dans le quotidien et la colère d’un peuple face au pillage de sable dans les fonds de rivières attenant aux forêts de mangroves initié par l’Etat de Singapour. Depuis plus de 10 ans, les entreprises privées singapouriennes bénéficient d’un accord passé entre le gouvernement cambodgien et la ville mondiale afin d’exploiter les mangroves à la recherche de sable. Chaque année, des millions de tonnes de sable sont extraites des fonds marins et expédiées à dos de gigantesques paquebots vers Singapour afin d’alimenter son expansion terrestre. Ainsi des écosystèmes entiers sont impactés, les espèces végétales et animales qui y vivent se déciment et des îles entières disparaissent. De plus, ces extractions massives contribuent à fragiliser le territoire face aux catastrophes climatiques (tempêtes, ouragans, tsunami venant de la mer). Les forêts de mangroves, alors largement affaiblies, ne leur permettent plus d’agir comme des zones tampons et de protéger les habitations face aux aléas menaçant la survie de milliers de personnes au Cambodge.

La poldérisation contre la disparition de terres et d’identités

Singapour est considéré aujourd’hui comme le plus gros importateur de sable au monde, et son projet de développement et de poldérisation constitue pour cette raison un risque majeur pour les territoires dans lesquels ont lieu les opérations de dragage. La ville mondiale a provoqué à elle seule la disparition de plus de 24 îles en Polynésie à cause de l’exploitation des réserves marines et fluviales de sable. La plupart du temps, il est prélevé sur les littoraux, les bassins sédimentaires ou dans les rivières. Il faut savoir que le sable venant des déserts est, lui, considéré comme inutilisable dans la construction (3) à cause de ses caractéristiques physiques (grain trop rond et trop fin pour la fabrication du béton), accentuant ainsi la pression sur le sable des rivières et des littoraux, seul exploitable pour la construction. La ressource est donc directement puisée dans les zones humides de toute l’Indonésie où Singapour exerce un pouvoir démesuré sur les territoires les plus défavorisés. En plus des accords qui ont été passés entre le gouvernement cambodgien et les multinationales extractivistes, le Cambodge est victime d’abus illégaux de pillage de la ressource par les multinationales mais aussi par des trafiquants.   

Le dragage de sable menace de faire disparaître des terres mais aussi des identités créées depuis des milliers d’années autour de l’écosystème des mangroves. Les engins, en brassant le sable dans les fonds marins, chassent et perturbent l’équilibre de milliers d’espèces, en plus des substances polluantes relâchées directement dans l’eau. La diminution de la ressource en sable réduit les surfaces terrestres et les îles sont peu à peu englouties par les eaux montantes. Cet accaparement fragilise l’interface entre la terre et la mer et menace les forêts de mangroves de disparaître alors que des populations entières dépendent de cet équilibre. De moins en moins de crustacés et de poissons peuplent les eaux, et la pêche devient d’autant plus difficile. Les habitations sont directement exposées aux aléas climatiques et le lien identitaire entre la population et ce système paysager si particulier se détend peu à peu, entraînant des migrations vers les villes pour trouver des moyens de subsistance.

Pourquoi on en parle ?

Révéler l’invisible, les impacts de la poldérisation massive sur les paysages 

Les images du documentaire retranscrivent l’écart présent entre le rêve d’expansion territoriale de Singapour encouragé par les politiques de développement économique et industriel et la gestion écologique du littoral qui subit ces transformations morphologiques. Autour de l’îlot artificiel formé par l’État de Singapour, le paysage côtier naturel est remplacé par des structures urbaines, industrielles et l’installation de polders qui endommagent largement la biodiversité marine de Singapour. Plusieurs espèces de plantes endémiques ont d’ailleurs disparu autour de l’île à force de dragage, d’exploitation sous-marines et de pollutions pétrolières (5).

Au Cambodge, les engins peuplent les eaux de toute part, les familles du peuple Koh Sralau racontent les impacts de telles quantités de sables prélevés dans les fonds marins et les estuaires. Entre 2007 et 2025, Singapour a déclaré avoir importé plus de 73,6 millions de tonnes de sable destinées à la construction d’immeubles de logements et de bureaux et à la création de polders. Ce pillage de sable dans les zones humides n’est pas sans conséquences sur les milieux qui les composent : aujourd’hui, près de 80% de ses mangroves et 60% de ses récifs coralliens ont disparu (5). La disparition de surfaces terrestres perturbent le mode de vie de milliers d’espèces, contraintes de migrer si elles parviennent à survivre. C’est le cas de nombreux poissons, de végétaux et de crabes qui abondaient jusqu’alors dans le village même de Vy Phalla. En plus des répercussions sur le milieu terrestre, les engins de dragage disposent d’un système de récolte et d’aspiration des fonds particulièrement violent pour la faune et la flore marine. Les sédiments sont remués afin de n’en récupérer que le sable et le reste est rejeté à l’eau, dont les espèces qui y vivent. D’épais nuages de matière sédimentaire restent alors en suspension ce qui rend impossible la réinstallation de la vie marine étant donné la constance du dragage intensif effectué (6). Au-delà de l’appauvrissement des fonds marins, le peuple Koh Sralau constate des changements dans l’apparence de l’eau même, qui dégage des odeurs à cause des pollutions rejetées et changent sa composition. Le documentaire fait le choix de mettre en lumière la négligence volontaire des impacts provoqués ailleurs puisque invisibles en comparaison de son ambition de modernité. 

La Mangrove, un système d’interdépendances menacé

Au fil du déroulement des images documentaire, l’on comprend qu’un écosystème emblématique est en réalité au cœur des préoccupations du peuple Koh Sralau, celui des mangroves. Elles se caractérisent par ses végétaux aux racines élancées qui se développent dans les marais maritimes des régions tropicales du monde. La mangrove prospère uniquement dans les zones de marnage et de balancement des marées appelées estrans, ce qui fait d’elle un écosystème si spécifique pouvant abriter de nombreux sous-habitats naturels.

Vy Phalla, une jeune femme du peuple Koh Sralau nous raconte les liens symboliques et biologiques qui tissent l’histoire de son territoire aujourd’hui menacé. En effet, l’exploitation de sable dans les forêts de mangroves représente un drame écologique sans précédent qui révèle les systèmes d’interdépendances entre les paysages, leur histoire commune, les différentes espèces qui la composent et dont l’équilibre dépend d’une certaine manière. Les disparitions et transformations physiques et paysagères évoquées précédemment fragilisent les liens de cet écosystème et est aujourd’hui menacé de disparaître. Les mangroves ont besoin de sable pour exister, ses végétaux de terres pour proliférer leurs racines, les crabes et coquillages d’un habitat pour se reproduire et le peuple Koh Sralau de ses derniers pour vivre de leur pêche. Les espèces se font de plus en plus rares ce qui oblige les populations à s’adapter en s’aventurant dans des territoires loin de leurs villages. Sans le sable, c’est un système entier qui s’écroule et met en danger des populations humaines et non-humaines chaque jour. L’enchaînement de ces événements entraîne un déséquilibre morphologique global du milieu, brise des associations symbiotiques et perturbe donc l’équilibre climatique général de la région. Ce processus participe notamment à la recrudescence des catastrophes observées sur ces territoires désormais exposés à une vulnérabilité grandissante. Les mangroves jouent habituellement un rôle de barrière naturelle entre l’océan et le littoral mais aussi de filtre qui régule la sédimentation des côtes grâce à son système racinaire. Seulement, elles ne sont aujourd’hui plus en capacité de procurer une protection des côtes contre l’érosion, l’élévation du niveau marin ou encore le stockage de carbone, exposant directement les populations aux aléas naturels et aux risques qui en découlent.   

Le sentiment de perte face à l’impuissance

L’expérience vécue de l’exploitation de sable dans les forêts de mangroves au Cambodge est racontée par le peuple lui-même, qui vit ces pertes et ces transformations depuis son quotidien. La réalisatrice donne la parole à une jeune cambodgienne issue de la communauté Koh Sralau qui exprime, par-dessus les images ironiquement très esthétique du drame, son impuissance et sa colère face à un projet d’une telle négligence envers son peuple et son histoire liée à son territoire. Quelques phrases et plans cinématographiques suffisent à laisser transparaître un message fort et émouvant du sentiment de perte exprimée lorsque la cruauté du projet singapourien semble prendre le dessus. 

“ Without our lands, we are like a people without an identity, without beliefs, without a present or a future, like refugees, without a true homeland.”

Vy Phalla

L’intensité du lien entre le peuple Koh Sralau et les mangroves est aussi symbolique en ce qu’il tisse à cet écosystème, des savoirs-faire, des croyances, des histoires et donc une culture rattachée à ce territoire. Le menace de disparition qui plane sur les forêts de mangroves implique non seulement la survie de la communauté, mais aussi la perte d’une mémoire collective très importante pour ses membres, et donc leur identité. Vy Phalla exprime notamment sa crainte d’une potentielle disparition de la pratique de la pêche qu’elle aime tant exercer aux côtés des autres femmes. Plus tard dans le documentaire, elle se rend à Singapour, découvre ses infrastructures impressionnantes de modernité mais aussi de végétation, qu’elle connaît sur le bout des doigts. Dehors, elle saisit le sable dérobé de ses îles, celui qui jonchait autrefois les étendues d’eaux, et exprime sa nostalgie et son impuissance face à un projet d’une telle envergure. Aux côtés de sa famille, elle a bien tenté de protester ou même de faire fuir les gigantesques engins mais ces tentatives n’ont fait qu’amplifier les menaces à leurs égards. Malgré tout, Vy Phalla voudrait pouvoir dénoncer la création de cette ville artificielle, ce documentaire est un premier pas dans la sensibilisation à la cause de la disparition des forêts de mangroves, dont il reste encore quelques espoirs de conservation.

Dénoncer les injustices territoriales face à l’utopie d’une ville innovante

Alors que la cité-État de Singapour s’accapare une ressource essentielle à l’équilibre d’un écosystème bien particulier et jouit d’un mode de vie capitaliste et moderne, la vulnérabilité des populations cambodgiennes les plus pauvres est renforcée. L’écart de niveau de vie entre ces deux populations est tel que l’un soustrait à l’autre ses chances de survie pour le prix d’une utopie. Les accords passés entre le gouvernement cambodgien et les compagnies extractivistes s’accompagnent d’une part importante de corruption qui ne laissent aucune chance à ses habitants de s’en sortir. Depuis peu, Singapour affirme son souhait d’incarner un modèle de ville durable et écologique grâce à de nouveaux aménagements et une technologie de pointe qui représente un nouvel aspect clé d’attractivité de l’île. Lorsque Vy Phalla se rend dans la ville, elle explore une serre immense sur plusieurs étages abritant des reproductions d’écosystèmes indonésiens dont un en particulier indiquant “Lost World”. A cet instant, elle devint témoin du sort prochain réservé à ce qu’elle connaissait depuis toujours.  

Lost World offre un nouveau regard sur les injustices territoriales à travers l’histoire de Vy Phalla, mais aussi plus généralement le récit des femmes de Koh Sralau. La recrudescence des catastrophes, mêlée à l’affaiblissement des zones tampons entre terres et mers, expose le village de Vy Phalla à une dégradation de ses habitations et l’érosion des sols sur lesquels elles reposent.  Au sein du village, les femmes sont responsables des enfants tout en dédiant leurs journées entre autres à la pêche, afin de subvenir aux besoins de la communauté. Lorsque les poissons et les crabes se font plus rares, elles se voient contraintes de s’éloigner des habitations et donc de laisser les enfants seuls. De telles conditions pourraient définitivement amener le peuple à se déplacer, mais pour le moment, ce sont les femmes qui tentent de résister chaque jour à ce sort. Le travail reproductif exercé par les femmes n’est pas valorisé, ni rémunéré alors que les conséquences du dragage de sable dans les forêts de mangroves le rendent encore plus pénible. Ainsi, les images documentaires dévoilent la face cachée du projet titanesque singapourien et  rendent compte d’une réalité sociale accentuée par des facteurs environnementaux qui touchent essentiellement des personnes déjà vulnérables.

Mise en perspective

Le sable, une ressource (in)épuisable ?

L’accaparement des ressources en sable est au cœur des problématiques et tensions actuelles. On estime la quantité de sable sur Terre à plus de 120 millions  de milliards de tonnes (2), si bien qu’on ne penserait jamais venir à en manquer. Pourtant, à force d’exploitation effrénée, les réserves s’épuisent et les sédiments ont à peine le temps de se renouveler. La consommation annuelle mondiale de sable et de gravier s’élève aujourd’hui à 40 milliards de tonnes, ce qui fait du sable la matière première la plus utilisée au monde après l’air et l’eau (1). Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, elle est très convoitée notamment pour la fabrication du béton, et le coût du sable est si faible que l’on privilégie souvent la construction au recyclage des édifices. Seulement, les carrières terrestres s’épuisent à peu à peu et une grande partie de la ressource de sable demeure inaccessible, enfouie sous les mers ou d’autres sédiments. En réalité, la quantité de sable exploitable est limitée puisqu’elle se résume à l’extraction de sable en carrières terrestres, dans les bassins sédimentaires ou sur les littoraux. L’explosion d’installation de barrages dans le monde empêche également le renouvellement du sable dans les rivières et rompt le cycle de l’eau et la formation sédimentaire. Face à l’accroissement de la population urbaine mondiale, couplée aux projets titanesques de poldérisation comme celui de Singapour ou de Dubaï, la demande en sable éclate et crée des tensions de plus en plus fortes. Les puissances économiques se lancent dans une course effroyable à l’exploitation des dernières ressources de sable qui se manifeste par le pillage de territoires et de réserves naturelles, jusqu’à l’épuisement.

Zoom sur …

Malgré une forte répression, les luttes écologistes se multiplient au Cambodge

Lac de Boeung Tamok © Le Monde

Au Cambodge, les militants écologistes subissent une forte pression alors que les luttes se multiplient pour la défense des territoires de l’eau. L’assèchement des lacs, la déforestation et la mise en chantier de plusieurs réserves naturelles suscitent la colère des écologistes qui s’organisent et mènent l’enquête en conséquence pour réclamer justice. Le gouvernement, sous l’emprise de la tendance au développement urbain de ses villes, estime subir des critiques injustifiées alors que ses ressources sont exploitées par le monde entier : “ D’autres pays comblent des parties de la mer pour utiliser des terrains et se développer. Pourquoi le Cambodge est-il toujours accusé d’être dans l’erreur ?  ».  Le reportage du Monde “Au Cambodge, une nouvelle génération de défenseurs de l’environnement se mobiliseraconte la manière dont leurs combats, pourtant de plus en plus virulents, sont étouffés par la répression violente du gouvernement cambodgien.

Pour en savoir plus

Auteur·e : Luce Renaud

Etudiante en architecture - ENSA Grenoble,

Actuellement étudiante en master à l’ENSA de Grenoble, Luce s’intéresse aux rapports qu’entretiennent les sociétés avec leurs environnements depuis des perspectives aussi bien politiques que spatiales. Elle est particulièrement sensible aux enjeux environnementaux et contribue au sein de Klima aux écrits et aux réflexions menées sur les différentes formes que peuvent prendre l’adaptation aux changements climatiques. Tout juste revenue d’un échange universitaire en Colombie, elle poursuit aujourd’hui ses explorations notamment militantes en se dédiant à de nouveaux projets durant son année de césure.